mardi 8 avril 2008

Contrariés

Départ de Victoria Falls en fin de matinée pour arriver en début d’après midi à Johannesburg pour une nuit de transit. Patrick, le boss de la guesthouse que nous avions réservé par internet vient nous chercher pour le transfert. Nous apprenons alors que :
1.
Le transfert est payant contrairement à ce que clame la première page de son site internet (50% du prix de la nuit en plus)
2.
L’hôtel est beaucoup plus loin de l’aéroport que ce que nous pensions (30 à 40 minutes de route)
3.
Qu’il n’y a pas d’accès internet sans fil et que la connexion n'est pas gratuite (nous voulions passer cette après midi et soirée à mettre à jour notre blog – et appeler mes petites sœurs pour leur anniversaire)
4.
Que l’électricité sera coupée dans le quartier pour une bonne partie de la soirée

Contre mauvaise fortune bon cœur, nous allons nous consoler dans un restaurant proche de la guesthouse avec une grande pizza accompagnée d’une bonne bouteille de vin. L’électricité étant coupée de 18 à 21h30, nous dînons très romantiquement aux chandelles. Le serveur, visiblement débutant, nous amène la bouteille de vin, massacre l’opercule et débouchonne maladroitement. Il sert deux fonds de verre pour nous laisser gouter, le vin est amer et vinaigré… grand moment de détresse pour le serveur qui visiblement n’a jamais envisagé l’éventualité que faire gouter le vin avait un lien avec un quelconque risque de remplacement de la bouteille. Il va chercher le boss qui nous affirme, après l’avoir gouté, que le vin est tout à fait normal mais accepte de changer de bouteille pour une autre marque.

Nous discutons avec lui des coupures d’électricité, il nous explique que faute de maintenance, deux centrales électriques sur quatre sont à l’arrêt, la capacité de production se trouve en conséquence trop faible par rapport à la demande. Ces « allégements de consommation » sont tournants sur tout le pays et le principe risque de durer plusieurs années, le temps de remettre en état l’outil de production... Les coupures se font par tranches de 3-4 heures tournantes, 4 jours sur 5, de façon à répartir équitablement la nuisance. Durant ces périodes, il n’y a pas non plus d’éclairage public ni de feux tricolores, bien vu pour les périodes de rush le matin et le soir !

Et comme l’Afrique du Sud est le pays le plus développé du coin, impossible d’importer de l’électricité.

Nous sommes en automne, que se passera-t-il cet hiver quand les besoins en chauffage augmenteront (les températures flirtent avec le 0°C à Johannesburg en hiver et ils ont eu de la neige l’hiver dernier pour la première fois depuis 26 ans).

On dirait que le pays commence à tomber en morceaux, confirmant ce que nous disait un sud africain lors du diner la veille au soir à Victoria Falls. Il était au Zimbabwe pour négocier l’importation de charbon en Afrique du Sud (pour les centrales électriques ?).

Nous buvons la seconde bouteille, le vin a encore un léger gout madérisé, nous nous demandons si ce ne serait pas nous qui avons un problème…

Retour dans la nuit à la lumière des voitures et des étoiles, nous cherchons quelques temps avant de retrouver l’entrée de la guesthouse. Ce transit ne sera pas inoubliable.

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