vendredi 29 février 2008

Piscine à vagues

Un tour du monde c’est comme une activité professionnelle, il faut anticiper les prochaines étapes tout en gérant le quotidien sans oublier de profiter de ce que l’on peut découvrir. Et de temps en temps, il faut prendre du repos, c'est-à-dire ne rien faire d’important durant toute une journée. Ca n’arrive finalement pas très souvent mais devient absolument nécessaire quand des signes d’essoufflement se font sentir (on ne voyage pas 8 mois comme on voyage 8 jours).

Donc pause « glande » en ce jour bissextile et petit tour dans une piscine d’eau de mer repérée lors d’une balade deux jours plus tôt. La piscine est creusée dans la roche de façon à ce que les vagues viennent l’alimenter régulièrement.



L’endroit est désert, chic, c’est pour nous tout seuls ! Je vais faire trempette, les vagues arrivent plus ou moins fortes et de temps en temps viennent éclabousser la piscine de leur écume. C’est impressionnant mais pas bien méchant, juste quelques vagues, il faut tout de même s’accrocher, que se passerait il si le baigneur était entrainé dans les rochers par le reflux ?

Fred fait vient aussi se rafraichir puis nous sortons nous sécher.

Quelques minutes plus tard arrivent une série de grosses vagues, imprévisibles et beaucoup plus méchantes que les précédentes. Même à bonne distance nous sommes mouillés, la piscine et les alentours ont a été submergés. L’eau de la piscine est devenue brune de terre et de cailloux.

Une belle frayeur rétrospective, comment aurions nous résisté à cette vague en étant dans la piscine ?

jeudi 28 février 2008

La cérémonie du coucher de soleil

Ici comme en Polynésie nous assistons chaque soir un coucher de soleil, une sorte de cérémonie rituelle (l’apéro) dont on ne se lasse pas. La possibilité de voir le ciel à tout moment sera probablement ce qui nous manquera le plus au retour, il y a quelque chose de profondément cruel à être privé de lumière naturelle à longueur de journée.


Mais à quoi pensait le pascuan qui a coupé le dernier arbre ?

L’ile de Pâques est l’un des plus « bel » exemple de désastre écologique de notre planète, je regrette de ne pas avoir emmené l’imposant bouquin intitulé « Effondrements » qui détaille comme des sociétés dont l’ile de Pâques ont précipité leur auto-destruction. L’ile autrefois luxuriante est aujourd’hui presque désertique, on y voit peu d’arbres, le sol érodé suite à la déforestation est couvert d’herbes et autres plantes basses. Quelques arbres ont été replantés, des eucalyptus entre autre. Une petite forêt occupe le sommet d’un des cônes volcaniques voisin de la ville.

Lors de notre tour de l’ile en scooter nous apercevons de la fumée en provenance d’un sommet, à la tombée de la nuit observons au loin les flammes attisées par le vent ; ainsi le peu de végétation restant arrive à brûler. Le lendemain, nous constatons que le forêt est toujours là… ce devait juste être les champs autour.

Coté protection des végétaux, l’ile est déjà tellement dévastée que la douane chilienne, pourtant très pointilleuse aux points d’entrée au Chili continental, ne se donne pas la peine d’inspecter les bagages même lorsque la déclaration de douane précisant que nous sommes en possession de légumes.

Mais où est Charlie ?

La carrière de Rano Raraku est truffée d’ébauches de moais, sauras-tu retrouver celles qui se cachent dans ces photos ?



Par contre, nulle trace de « chapeaux » dans la carrière. Les cylindres de pierre rouge qui couvraient les têtes des statues proviennent d’une autre carrière que nous visiterons plus tard.

Comment faire une belle carrière

Nous louons un scooter pour la journée, la patronne rechigne car mon permis n’est pas valide pour les « motocycletas » mais en insistant un peu elle cède. Vaguement inquiète, elle demande si j’ai déjà piloté un de ces engins, nous lui répondons que oui mais elle doute encore plus quand elle réalise que je ne sais même pas comment démarrer la machine. Trop tard, nous partons sous son regard soucieux.

L’ile n’est pas grande et nous en ferons le tour dans la journée en stoppant sur les sites les plus impressionnants. Il y a 900 moais (statues) sur l’ile, la plupart d’entre eux sont encore à terre après avoir été renversées par les anciens pascuans, peu de sites ont été restaurés. Il y a un coté encore plus poignant à voir ces géants de pierre abattus.

Le site le plus impressionnant est la carrière de Rano Raraku, le centre de production de statues situé sur les flancs d’un cône volcanique. Là, les statues à différentes étapes de leur production sont partout, des têtes émergent, les statues jonchent le sol, d’autres sont encore prises dans la roche. Mais dans des endroits improbables on découvre des visages sculptés. C’est vraiment magique.

D’autant plus que le mystère reste encore entier aujourd’hui : comment diable faisait-il pour transporter ces tonnes de pierres de la carrière vers les autels distants de plusieurs kilomètres ? Aucune réponse définitive, que des hypothèses. Par contre, il y avait pas mal de perte durant le transport : on voit sur le site quelques moais brisés abandonnés sur place.

Un peu plus loin, sur la côte, trônent 15 moais restaurés.

mardi 26 février 2008

Sept jours

Nous avons sept jours pour découvrir l’ile, ce qui est très largement suffisant et nous laissera le loisir de revenir sur nos sites préférés à différentes heures de la journée.

Le premier jour sera consacré à une balade jusqu’au volcan Rano Kau et au site d’Orongo accessibles depuis la ville (Environ 13km et 300m de dénivelé). Comme toujours, nous partons à l’heure la plus chaude et comme il y a peu d’arbres sur l’ile nous subissons le soleil.

Nous longeons d’abord la cote rocheuse, sous les embruns, ici pas de lagon, les vagues viennent directement se fracasser sur le cote, puis attaquons la montée du flanc du volcan.

La récompense est belle une fois arrivés au bord du cratère, vue magnifique, brise rafraichissante et tentative de photo panoramique avec les moyens du bord.

Les chiens errants d’Hanga Roa sont très gentils avec les touristes, un peu moins entre eux. Chacun se choisit un couple de promeneurs et l’escorte en silence. Pour cette balade ce sera une femelle qui sera notre guide.

lundi 25 février 2008

Coût de la vie

L’eau du robinet est potable mais il faut acheter un contenant, une ou deux grandes bouteilles d’eau.

Nous allons faire des provisions au seul supermarché de l’ile, l’endroit semble avoir été dévasté, les rayons sont à moitié vides, pour les frigos c’est encore pire. Il ne reste plus une bouteille d’eau ! Les allées et rayons sont jonchés de vieux emballages, peu d’articles sont étiquetés et les caisses sont à l’ancienne, la caissière tape le prix (comment connait elle les prix? mystère) sur sa caisse… on découvre ce que l’on dépense au moment de payer. Un bon truc pour savoir si un article est cher : c’est celui qui est largement disponible alors que l’autre marque à coté est presque ou complètement vide.

Pour la grande bouteille d’eau nous tentons la petite épicerie juste à coté, elle nous coutera 2,2€ : record battu !

Jour après jour nous achetons les mêmes articles car il n’y a pas de choix et constatons que les prix varient en fonction du bon vouloir de la caissière.

On nous avait prévenu que globalement la vie était chère ici – venant de Tahiti, où la vie est hors de prix, nous n’avons pas fait de réserves avant de débarquer. Erreur, non pas tant au niveau des prix (un poil moins élevés ici quand même) mais au niveau de la disponibilité des articles !

Les denrées sont disponibles en fonction des livraisons qui se font pas air depuis Santiago, un jour c’est une abondance de concombre, le suivant ce sera courgettes… Pour les boissons, la livraison se fait manifestement le mardi ce qui explique les rayons vides le lundi.

Des enfants semblent « aider » dans le magasin, ils sont à la pesée pour les fruits et légumes ou aux caisses pour l’emballage.

Iorana

L’ile de Pâques constitue la pointe Est du triangle délimitant la Polynésie (avec Hawai au Nord et La Nouvelle Zélande à l’Ouest). Ici, « bonjour » se dit « iorana » et l’accueil se fait avec un collier de fleurs comme à Tahiti.

Apres l’installation à l’hostal et la grosse sieste, nous parcourons la ville, 3900 habitants qui constituent l’ensemble de la population de l’ile.

Nous découvrons les premier Ahus (autels) et Moai (statues) sur le petit port au coucher du soleil.

Décalqués

Décollage de Tahiti à minuit trente et arrivée 5h30 plus tard à Hanga Rao environ 4000km plus à l’est. La classe touriste du Boeing est luxueusement aménagée, place pour les jambes, écran individuel en 16 :9, choix multimédia pléthorique, c’est l’équipement standard d’une classe affaire chez Air France. Nous n’aurons pas le temps d’en profiter vraiment car nous sommes crevés. La nuit sera courte mais nous nous rattrapons avec une méga sieste à l’arrivée.

Le fuseau horaire de l’ile de Pâques est décalé par rapport à sa longitude de façon à se rapprocher de l’horaire Chilien continental, résultat, le coucher de soleil est à 20h30 contre 18h30 à Tahiti.

Derniers jours à Tahiti

Jeudi : journée « démarches » : achat de petits souvenirs et envoi de paquets – mais est-ce que je vais finir par trouver ce T-shirt « Hinano » (la bière locale) en bleu marine et taille L ?

Vendredi : on longe la côte ouest de Tahiti avec arrêt visite d’un superbe marae, puis balade sur la presqu’île (Tahiti Iti ou petite Tahiti) : on se croirait en Normandie ! temps variable quand nous arrivons au belvédère surmontant l’isthme, mais dégagé ensuite pour notre sieste dans le jardin botanique. Visite auparavant du Musée Gauguin : intéressant mais le musée est un peu fatigué et mériterait quelques rénovations – et surtout quelques vraies toiles : il n’y que quelques copies ou reproductions très fatiguées en exposition.






Toujours pas de TShirt Hinano : on a fait tous les magasins de l’île…

…. Sauf le magasin officiel Hinano, que nous visiterons le Samedi : ouf, il y est, ce fameux TShirt. Envoi du dernier paquet avant sortie en famille pour un dernier petit tour en bateau, dans le lagon de Tahiti : journée de résultats d’élection et temps couvert : très peu de monde dans le lagon et c’est tant mieux !

On a failli faire ce « dernier tour en bateau » en catamaran vers Tetiaroa, l’île ou plutôt l’atoll de Marlon Brando, histoire de voir un atoll, mais impossible de réserver tant l’excursion est courue – pas de regret, vu le temps et la mer, elle a sans doute été annulée aujourd’hui !

Dimanche, tour de l’île encore, pour voir les cascades et le fameux « trou du souffleur ». On admire les plages de sable noir, les surfeurs et… la pluie tomber, comme pour nous confirmer en ce dernier jour que c’est bien la saison des pluies ici, même si en trois semaines nous n’avons finalement essuyé que quelques rares et courtes averses.

Et puis, allez, pour la route : notre dernier coucher de soleil à Tahiti.

dimanche 24 février 2008

République cocotière ou royaume d’Ubu ?

Il est difficile pour un métropolitain d’imaginer à quel point la vie politique en Polynésie française est grotesque. Nous en avons eu une superbe démonstration durant notre séjour à l’occasion de l’élection présidentielle. Le principe est d’élire des sénateurs au suffrage direct, ces sénateurs élisent ensuite le président du sénat puis le président de la Polynésie. Pour le casting il y a trois têtes : Flosse anti-indépendantiste et pote à Chichi, Temaru indépendantiste, Tong Sang autonomiste et 57 sièges à pourvoir.

Les résultats des élections sont les suivants : Flosse 10 sièges, Temaru : 20 sièges et Tong Sang : 27 sièges. Toute personne normalement constituée penserait que Tong Sang a gagné et qu’il serait logique de le retrouver président. Seulement voila, 27 sièges sur 57 ça ne fait pas la majorité absolue pour être élu président du sénat et président du territoire, il faut donc faire des alliances…

Ca magouille sec dans tous les sens pour finalement aboutir à l’élection de Fritch, le dauphin de Flosse à la présidence du sénat contre une promesse de reports de voix sur Tong Sang pour la présidence de la Polynésie. Cette manœuvre coûte bien sûr très cher en postes clés à Tong Sang, on n’a rien sans rien.

Arrive l’élection du président et là, coup de théâtre, Flosse se présente contre Tong Sang, il s’est allié avec les indépendantistes de Temaru son ennemi politique de toujours. Le résultat sera finalement de 29 votes pour Flosse contre 27 pour Tong Sang et un bulletin nul.

Résultat, celui qui a obtenu le plus de votes des électeurs se retrouve dans l’opposition et les indépendantistes prennent le pouvoir en faisant élire leur pire ennemi anti-indépendantiste, celui là même qui a obtenu le moins de votes au départ (17,5%).

Et tout ceci dans la plus grande légalité – mais comme l’indiquait une sénatrice alliée à Tong Sang « c’est légal, mais moralement, ce qui a été fait n’a pas de nom ».

Voilà une bien belle leçon de politique dans une démocratie où l’électeur se sent un peu cocufié. Il l’exprime d’ailleurs, sur le répondeur de Radio 1 – comme son nom l’indique, une émission où sont passés les messages déposés sur le répondeur de la radio, et ce sans aucune censure (tant que le message ne contient pas d’insulte) : pas un seul message de contentement, mais uniquement l’expression d’une honte et d’un dégoût général. Côté métropole, nous verrons juste les infos sur LCI, qui se contentera d’une annonce rapide mais assortie d’un cynique « étonnant résultat des élections à Tahiti : l’insubmersible Gaston Flosse reprend le pouvoir ».

mercredi 20 février 2008

Traversée de Tahiti


Journée passionnante en compagnie d’un petit groupe et d’un excellent guide (Patrick, ami de nos hôtes) : nous traverserons l’île, nous nous baignerons dans des cascades, le tout avec force commentaires denses en botanique, géologie, biologie… et politique bien sûr, c’est dans l’air du temps !

mardi 19 février 2008

La 2CV volante


Comme il fait partie de notre pass aérien, nous prenons un vol Moore-Papeete. Le vol est très court (moins de sept minutes) et l’avion tout petit (un Twin Otter 300 avec 18 places pour les passagers et deux pilotes). Fred est très stressée, bon c’est vrai qu’un de ces avion s’est craché au décollage l’an dernier ne faisant aucun rescapés (un bête câble qui a cassé parait il). Moi, je trouve ça plutôt sympa, on voit de notre siège la cabine de pilotage avec des cadrans un peu partout. L’atterrissage à Papeete est particulièrement fun, avec une vue sur la piste durant l’approche.

Coté sécurité aérienne, seul Papeete effectue des contrôles au rayons X sur les bagages, pour les autres aéroports chacun embarque ce qu’il veut, même en bagages à main.

Moorea


Que de choses à faire à Moorea et finalement nous ne pourrons y passer que deux jours et demi – évidemment, c’est trop court. On a tout de même le temps de faire pas mal de choses et pour commencer, un magnifique tour dans le lagon en bateau avec Pascal et Olga, venus de Tahiti pour passer leur week end ici. On embarque nos vélos de loc’ sur le bateau pour remonter par la terre ce qu’on aura parcouru dans le lagon avant que nos amis ne repartent vers la pleine mer et Tahiti.

Le lendemain, vélo encore, et sportif cette fois : on monte au belvédère ! Avec en chemin, force visites de marae, ces anciens lieux de culte tahitiens. Le temps se dégrade malheureusement en cours de route : on a tout juste le temps de prendre quelques photos de la vue splendide au sommet avant de redescendre, mais on n’échappera pas à une bonne rincée sur le chemin du retour.




Dernier jour : vélo toujours et « visite » de la fabrique de jus de fruits et liqueurs – sauf que pour des raisons de sécurité, l’usine ne se visite plus, on a juste droit à une dégustation dans la boutique de souvenirs – pas mal déjà, mais un peu rude, à jeun après un effort à vélo : on repartira presque en zigzag.

Au fait : encore un logement à l’ouest, avec vue sur le lagon