dimanche 30 mars 2008

Un dimanche à Brasilia

C’est opération ville morte tout les dimanches à Brasilia, même qu’ils commencent le samedi pour s’échauffer.

Presque tout est fermé, la circulation diminue, les rues sont désertes et les bus deviennent rares. Pas terrible pour nous que ne pouvons nous déplacer qu’en bus.

Seule exception, les coiffeurs eux restent ouverts, il y en a quatre sur les 100m d’avenue proches de notre pousada. Comme je ne suis pas allé me faire couper les cheveux depuis Taïwan soit il y a 4 mois et demi, je décide d’aller me faire coiffer à la brésilienne. Je choisis le seul salon qui soit vide de client et demande le prix d’une coupe : 10 Reais (eh oui, un Real, des Reais, c’est écrit sur les billets de banque) soit 3,8€. Le coiffeur me pose une question en portugais, il réalise rapidement que je ne comprends rien, je lui montre le pouce et l’index rapprochés pour lui signifier que je veux des cheveux courts.

Force est de constater après quelques minutes qu’il me fait juste les pointes, je lui montre de nouveau avec mes doigts que je veux du court de chez court. Il acquiesce et reprend sa coupe, enlevant encore moins de longueur qu’avant !!! grand moment de solitude.

C’est alors que sa collègue réalise ce que je veux « dire », « mais curto », plus court pour ce qu’il reste des cheveux, pas pour ce qu’il faut enlever. Ouf, le message est enfin passé.

La télé braille dans le salon et captive les employés désœuvrés, mon coiffeur jette aussi régulièrement un coup d’œil.

La coupe se termine et le coiffeur se met en quête de quelque chose qu’il n’arrive pas à trouver, il alerte ses collègues qui cherchent à leurs tours. Soudain émerge un rasoir d’un tiroir surchargé, étape numéro deux : trouver des lames neuves, et c’est reparti pour un recherche approfondie. Le rasoir servira à me raser la nuque puis les tempes.

La suite consiste normalement en une épilation des oreilles mais je décline gentiment.

Me voila quittant le salon satisfait de ma coupe et en conséquence de mon dimanche.

samedi 29 mars 2008

Explication du délire

Aujourd’hui, quelques explications supplémentaires sur la genèse de Brasilia lors de la visite du JK Memorial, ou mémorial à Juscelio Kubitschek, président du Brésil et commanditaire de la construction de la ville.

En fait, Brasilia ce n’est pas entièrement son délire à lui : il est écrit dans la constitution brésilienne depuis 1880 et quelques que la capitale doit être déplacée plus au centre du pays (les premières capitales étaient Salvador, puis Rio). Très vite, il a été « décidé » de faire une ville neuve, de pas prendre une ville existante pour cela. Des terrains ont été étudiés pour une construction potentielle, nombre de commissions d’étude ont étudié le sujet, mais rien n’a été suivi de faits concrets. Là-dessus vient Dom Bosco, un italien qui a rêvé du site idéal pour la construction de cette nouvelle capitale : un rêve auquel beaucoup croient, mais les indications sont sommaires (entre le 15ème et le 20ème parallèle). Re-commissions, re-études, re rien derrière. Mais qu’a fait Kubitschek finalement ? Croire au rêve et le rendre concret : le site de construction est finalement choisi, l’architecte de ce projet fou aussi, et les travaux lancés… et terminés moins de trois ans après ! Ca, c’est de la gestion de projet !

Du coup, Dom Bosco, il a droit à une église à son nom dans Brasilia : l’église en question est superbe… de l’intérieur en tout cas, tout en vitraux bleus et mauves (l’extérieur est ignoble).

vendredi 28 mars 2008

L’homme de Rio

Une partie de ce film réalisé en 1963 se passe à Brasilia qui venait tout juste de sortir de terre (travaux de création de 1957 à 1960), nous avons gardé le souvenir des ces scènes se déroulant dans un univers de béton surréaliste. C’est la principale raison pour laquelle nous visitons Brasilia : voir « en vrai » ce pur délire, la décision de « créer » de toute pièce une ville au milieu de nulle part !

Nous ne sommes pas déçus, la ville à une forme d’avion, les ailes représentant les quartiers d’habitations, le fuselage lui est une immense esplanade de 5km de long avec à au poste de pilotage les bâtiments du gouvernement. A la jonction entre les ailes et le fuselage se trouvent les moteurs : les zones bancaires, hôtelières et commerciales.

Le centre ville est donc une vaste étendue de pelouse longée d’avenues à 6 voies et parsemée de monuments ou de bâtiments publics. L’ensemble a été dessiné en supposant que chaque habitant à sa propre automobile (mais en sous estimant la capacité de parking !). Les choses ont tourné différemment, c’est principalement un réseau de bus qui assure les transports en commun. Les piétons dans tout ça ne valent pas grand-chose, ils se retrouvent marchant dans un centre ville désert fait de vastes étendues bétonnées ou herbeuses entourées de voitures et de bus. Les endroits humanisés sont à l’ombre, dans la gare de bus, les centres commerciaux avoisinants et les bus.

Tous les bâtiments n’ont pas supporté le passage du temps de la même manière et certains sont sérieusement marqués par leur époque - mais l’ensemble reste incroyable. Et quelques bâtiments restent vraiment splendides : mention spéciale pour la cathédrale, assez unique dans son genre, et son voisin le Musée National.

Montée à la tour de TV pour avoir une vue d’ensemble – honnêtement, si on ne sait pas que la ville a une forme d’avion, on a quand même du mal à le discerner. On attend que les gros nuages menaçant passent pour prendre de jolies photos, pour passer le temps on en prend de moches : saurez-vous les distinguer ?

jeudi 27 mars 2008

Cury’s Solar

Brasilia n’est pas une destination touristique, on le constate rapidement, peu d’informations dans les guides et sur Internet et encore moins de logements pour « sacs à dos » comme nous. Les nombreux hôtels des zones hôtelières sont destinés aux fonctionnaires et hommes d’affaire avec des tarifs dissuasifs.

Nous arrivons à l’aéroport de Brasilia avec quelques numéros de téléphone, la première pousada contactée sera la bonne. La ville est déroutante, les rues n’ont pas de noms, les adresse sont des combinaisons des fonctions, de points cardinaux, de numéros et de lettres. L’adresse de la pousada est : W3 sul - HIGS 707 Bloco I - Casa 15.

Nous comprendrons progressivement que W3 sul est la troisième avenue à l’ouest de l’axe central de l’aile sud de la ville. 707 est le quartier de la zone SHIGS (Setor de Habitaçoes Individuais Geminadas Sul – soit secteur d’habitations individuelles jumelles sud). Bloco I est le pâté de maison du quartier 707 où se situe une rue dont le N°15 est notre destination.

Nous profitons aussi des derniers conseils du point d’information touristique de l’aéroport, la charmante hôtesse nous annonce que le stand ferme définitivement dans deux jours et que par la même occasion elle perd son emploi.

Pour le trajet, une bonne âme (facile à identifier, elle tient une bible en main) constatant que nous ne sommes pas très à l’aise et nous indique, en portugais et avec les mains, le bon bus puis l’arrêt le plus proche de notre destination.

La pousada ressemble aux autres bâtiments du quartier, maison sur deux étages, pas d’enseigne et une grande grille de protection. La patronne parle français, elle connait Strasbourg car elle a rendu visite à sa fille qui vit à Freiburg en Allemagne. Les chambres portent des noms de pays, la plupart sont plutôt du style cachot, minuscules pièces sans fenêtres. Nous avons la chance d’obtenir une des deux chambres avec une vraie fenêtre et salle de bain privée (inutilisable car trop petite et sans eau chaude)… parce que nous passons 4 nuits nous dit la patronne.

Elle nous indique aussi un restaurant « au kilo » très bon et à prix défiant toute concurrence. Le principe est simple, on prend une assiette, la charge des diverses denrées proposées sous forme de buffet puis on la pose sur une balance et paye au kilo. Le repas coute moins de 2€, une bonne cantine (comme son nom l'indique), dommage qu’elle ne soit ouverte que le midi.

Costard city

Nous débarquons à Brasilia en début de matinée et sommes immédiatement frappés par la densité d’hommes en costumes sombres et cravates qui sillonnent l’aéroport. Le centre du pouvoir est à Brasilia et ça se voit.

L’aéroport (partie nationale) a des allures de Roissy ou d’Orly avant rénovation, nous voila revenus 40 ans en arrière.

lundi 24 mars 2008

Macao flippant

Nous ne nous étions finalement pas sentis particulièrement en danger à Rio, en tout cas le niveau ressenti était en deçà de notre seuil de déclenchement. Il faut dire que nous sommes restés dans les zones à touristes.

Pour Salavador, l’impression est plus mitigée, les quartiers « pour touristes », sont moins proprets qu’à Rio. Les guides parlent de risques accrus dans cette ville.

Le patron de la guesthouse est aussi très clair pour le centre historique de Pelo : rester dans les rues et places principales, ne pas se promener dans les ruelles adjacentes, ne pas faire à pied les 200m qui séparent la ville haute du port, prendre l’ascenseur !

Nous logeons à Barra, un quartier résidentiel en bord de plage à quelques kilomètres du centre historique, là, pas de soucis, nous profitons dans restaurants, de la plage, du coucher de soleil, nous sortons le soir.

Pour le centre historique de Pelo, c’est une autre histoire, le coin est magnifique et très portugais, il fait penser à Lisbonne bien sur, mais aussi à Macao. La différence tient dans l’ambiance qui y règne, ici, peu de touristes finalement, beaucoup de policiers armés, de mendiants très insistants, d’autres qui dorment à même le sol et une zone délimitée (là ou il y a des magasins pour touristes) de laquelle il n’est pas conseillé de sortir.

Détail « amusant », l’office du tourisme tient sa porte verrouillée, il faut pour entrer, attendre qu’un employé vienne ouvrir, que craignent-ils ?

Une employée du port avec laquelle nous avions discuté auparavant nous aborde plus tard dans la rue où nous cherchons un bus pour rentrer à la guesthouse, elle nous dit que nous avons l’air perdus (il est déconseillé pour un touriste d’avoir cet air là), nous désigne le bus et nous demande, vaguement inquiète, si nous savons où descendre…

Nous ne divaguerons donc pas dans les ruelles, une de nos activités favorites en voyage, dommage.

Nous retournerons dans le centre deux jours plus tard, en fin d’après midi, une peu plus d’animation et un peu moins de mendiants rendront l’endroit plus agréable.


dimanche 23 mars 2008

Et le brie en boite ?

Nous adorons faire les supermarchés, y trouver des produits improbables et inédits en France, c’est le cas avec ce fromage en boîte (ça coute quand même 11€ !).

Nous, on s’en tient aux fondamentaux roboratifs : Feijoada (cassoulet portugais) et Moqueca.

Connaissez-vous la Renault Sandero ?

A deux rues de notre guesthouse se trouve garée une Renault que je ne connaissais pas, la Renault Sandero. Cette voiture est un croisement Logan/Mégane fabriqué depuis début 2008 au brésil pour le marché sud américain. Une voiture bien séduisante qui aurait probablement des adeptes en Europe.

samedi 22 mars 2008

Finalement

Finalement, on aura tout de même vu l’agréable jardin botanique de Rio, lors de notre dernier jour dans la ville.


Retour par un quartier où les taggeurs ont été particulièrement inspirés.

vendredi 21 mars 2008

On a tout faux !

Trois jours pour visiter Rio : dès le départ, il apparaît clairement que c’est bien trop court… On essaie du coup de « structurer » un peu notre séjour : en théorie, jeudi, visite du centre historique plein de belles bâtisses coloniales aperçues depuis le bus nous conduisant de l’aéroport à l’hôtel -vendredi : Corcovado (le Christ Rédempteur) et le Pain de Sucre -samedi : plages (Ipanema et Copacabana). Et tant pis pour le musée de l’histoire, le jardin botanique, le quartier Santa Teresa.

Réveil pas trop matinal le jeudi (les nuits précédentes ont été courtes) – un petit coup d’œil au ciel et changement de programme : le temps est clair, c’est peut-être le moment d’aller voir Rio depuis le Corcovado. Il y a juste deux éléments qu’on n’a pas pris en compte : la taille de la ville (et donc les temps de transport associés à tout déplacement) et le nombre de touristes (et donc les temps d’attente pour chaque visite). Bref, quand enfin on est au sommet de la montagne, on est en plein dans un énorme nuage (phénomène prévisible car les nuages se forment au sommet en cours de journée suite au réchauffement progressif de la forêt humide sur les pentes de la montagne) et on n’y voit goutte : ni au-dessus (le Christ) ni en-dessous (la ville) !

Un peu de patience et le ciel finit par se dégager, et par petites touches on aperçoit le magnifique panorama de la ville en dessous (quatre fois deux secondes en une heure…) et le Christ aussi.


On ne se rend compte de notre seconde erreur qu’aujourd’hui : l’objectif du jour : la visite du centre, car il est strictement déconseillé de le visiter en dehors d’un jour de semaine, le quartier est considéré comme dangereux sans l’activité qui y règne en jour ouvré. Sauf qu’on a un peu perdu la notion du temps : nous sommes le vendredi 21 mars, vendredi saint, et il n’y a pas qu’en Alsace que cette journée est fériée !

On décide de tenter d’y aller quand même, mais la simple traversée de notre quartier nous donne déjà une impression désagréable d’abandon complet : plus des trois-quarts des commerces sont fermées, la circulation, infernale la veille, est quasi inexistante, et les gens qu’on croise sont en maillot de bain en route vers la plage. L’entrée du métro pour aller au centre achève de nous convaincre de changer de programme : il n’y a strictement personne, les boutiques sont fermées. Bref, rien de bien engageant ; le centre ville doit être complètement désert et sans doute effectivement dangereux. On décide de faire confiance à nos guides de voyage et donc, changement de programme – on ne verra pas le centre, il faudra donc qu’on revienne un jour !

Bon, la journée n’est pas perdue. Le temps est splendide, pas un nuage : en route pour le Pain de Sucre ! On n’y est pas tout seul et de loin, touristes lointains et locaux se pressent en ce beau jour de vacances, mais l’attente est raisonnable (une heure et quart) et la vue vraiment splendide (vue sur le Corcovado complètement dégagé – grrrrrrrrr).


Ensuite, on longe les plages d’Ipanema et Copacabana, bondées. Relativement peu de gens dans l’eau ; la plage, les gens y viennent essentiellement pour parader (voire s’exhiber) – du coup, le spectacle est assuré pour des promeneurs comme nous ! La fille d’Ipanema est en moyenne très jolie, dixit Joe et j’avoue qu’il faut bien le reconnaître, mais on devrait aussi écrire un ou deux mots sur les gars d’Ipanema croyez-moi.

mercredi 19 mars 2008

Rio

Extrait des conseils aux voyageurs du site du ministère français des affaires étrangères :

« En raison d’une augmentation sensible des agressions à l’encontre de touristes, la plus grande prudence est désormais demandée aux voyageurs qui se rendent à Rio de Janeiro. Cet avertissement vaut pour tous les quartiers, et plus particulièrement celui de Copacabana, où sont concentrés plus de 50% des cas de vols à la tire ou à main armée déclarés à la police. »

Message bien reçu, on loge à Copacabana.

Les recommandations du Lonely et de Wikitravel sont du même tonneau, finalement, en restant dans les quartiers animés sans montrer de signes extérieurs de richesse, on ne se sent pas du tout menacés. Les Brésilien sont détendus et souriants, les bus sont bien organisés et agréables à utiliser même si les conducteurs se prennent parfois pour Arton Senna.

Comme à la maison

La façon la plus saine d’arriver dans une grande ville brésilienne est d’arriver le matin et de savoir exactement dans quel hôtel loger et s’y rendre directement sans avoir l’air perdu. C’est ce que l’on avait fait pour Foz do Iguaçu en demandant au réceptionniste de notre logement à Puerto Iguazu (Argentine) s’il pouvait nous aider. Il existe en fait une sorte de réseau MSN entre hôtels qui se renvoient les voyageurs, bien pratique pour connaitre les disponibilités et effectuer les réservations au dernier moment en temps réel.

Pour Rio cela a s’est révélé un peu plus compliqué, week end de Pâques oblige, les hôtels contactés étaient complets, en dernier recours nous envoyons un mail à une adresse trouvée sur wikitravel pour louer un appartement. Pas de réponse la veille du départ. Nous partons de Foz à 6h pour arriver, via Curitiba, à Rio vers 10h. Là, nous trouvons un resto avec wifi et consultons notre messagerie, miracle, il reste un appartement libre à Copacabana.

Petit coup de téléphone et nous voila partis, sachant exactement où aller.

Accueil sympathique et en Français et appartement inespéré : un 2 pièces, cuisine et sdb de plus de 50m² et au calme, ça fait tout bizarre d’avoir autant d’espace privé rien que pour nous deux. Nous en profitons pour éparpiller les contenus de nos sacs dans tout l’appartement, histoire de vraiment faire comme à la maison.

L’alimentation électrique au Brésil peut être du 110V ou du 220V en fonction des villes, pour nous ça va, notre matériel est compatible avec les deux.

lundi 17 mars 2008

Un petit (avant) gout d’Afrique du Sud

Pour ce qui est des protections des habitations, ici comme en Afrique du Sud les entrées sont protégées par de hautes grilles, des barrières électrifiées, des fils barbelés, des caméras, des gardes… tout l’attirail pour rassurer le visiteur.

Comme il est fortement déconseillé de sortir une fois la nuit tombée, les voyageurs se réfugient dans leurs hôtels pour boire et manger ce qui laisse l’occasion de faire plus ample connaissance.

Foz do Iguaçu

La suite de notre périple nous amène à passer du coté brésilien pour revoir les chutes sous un autre angle avant de rejoindre Rio.

Passage de frontière ultrasimple, un bus nous dépose à la douane, nous remplissons les formalités, pas de fouilles de sacs ni de déclarations de douanes, puis nous sautons dans le bus suivant pour rejoindre Foz do Iguaçu.

Le lendemain nous passons la journée en visitant les chutes, le parc est très étendu mais la partie permettant de voir les chutes consiste en un unique chemin longeant la falaise et menant à une plateforme faisant presque face à celle des gorges du diable coté Argentin. Nous avons de ce coté là une très belle vue d’ensemble des chutes et quelques vue rapprochées qui valent le déplacement.



Nous passons encore un peu de temps au parc des oiseaux, recommandé par les guides mais un peu décevant malgré une magnifique partie où on est entouré de papillons et de colibris.