samedi 2 août 2008

Ulysse par Befunky

Site fort sympathique pour se faire "avatariser" en beauté.

mardi 22 avril 2008

Dernière soirée


Dernier coucher de soleil, mais nous sommes sur la partie Est de l’île, donc pas de vue directe ce soir – par contre splendide lever de lune, pleine qui plus est.

Dernier regard pour le ciel étoilé et particulièrement la Croix du Sud : il va falloir repasser en mode Grande Ourse bientôt !

dimanche 20 avril 2008

Dans les jardins de Pamplemousse


Non pas qu’il y ait particulièrement de pamplemousse ici, c’est juste le nom de la ville dans lequel se trouve un magnifique jardin botanique, parfait pour une balade dominicale.

Le syndrome du dimanche soir

C’est comme ça que nous appelons l’état de déprime végétative avancée qui nous terrasse en temps normal chaque dimanche soir à l’idée de recommencer le lendemain une nouvelle semaine de travail. Un état où on ne sait pas trop quoi faire, on ne se projette pas, on attend la fin de la soirée en sachant que le lundi sera pénible.

Un des avantages de ce tour du monde est que l’on ne sait plus trop quel jour on est, la notion de semaine est fortement atténuée et le syndrome disparait.

Sauf en cette fin de voyage, nous sommes en « roue libre », le retour est dans trois jours, c’est le gros syndrome du dimanche qui revient, étalé sur plusieurs jours.

Nous rejoignons les premières réactions des gens quand ils apprennent que nous sommes en voyage depuis 8 mois : « le retour sera dur » ; pas de réflexions sur le bonheur de vivre en nomade, les découvertes continuelles, le confort de voyager léger, l’art de se consacrer du temps pour soi, non, juste une remarque involontairement mesquine. Toujours cette culpabilité judéo chrétienne, il faut forcément souffrir pour justifier une joie, un bonheur.

Au début du voyage nous écoutions « Around the world » de Daft Punk, maintenant, c’est « One more time » du même groupe, y a-t-il un message?

samedi 19 avril 2008

Un Susucre ?

C’est bon pour le moral c’est connu ! Et d’après le musée visité aujourd’hui, c’est aussi bon pour la ligne !

Mais rendons justice à ce musée : il est passionnant et cette interprétation un rien partisane des chiffres concernant le lien entre obésité et sucre est vraiment une information mineure parmi toutes celles présentées.

Le musée se nomme d’ailleurs précisément « l’aventure du sucre » et retrace tout ce qui concerne le sucre sur l’île - il traite de bien plus que de la fabrication : histoire de l’île depuis sa colonisation (et même un peu avant) et import des premiers plans de cannes, avec passage sur l’esclavage particulièrement fourni, biologie de la canne à sucre, agro concernant la plantation et enfin fabrication du nectar, mais aussi chiffres des échanges économiques passés et actuels au niveau mondial – et dégustation bien sûr. Un musée plus que complet – trois heures pleines de visite en ayant zappé quelques panneaux je l’avoue.

On arrive à ne craquer que pour une pâte de fruits dans la boutique - un miracle après avoir passé trois heures dans une douce odeur de caramel…

jeudi 17 avril 2008

C’est comment la grisaille ?

En pleine rumination de retour en Alsace nous nous demandons depuis quand était la dernier fois où nous avons subi plus de deux jours consécutifs de pluie et grisaille… c’était à Ubud fin décembre 2007 : il y a 4 mois ! Quelque chose nous dit qu’on va effectivement avoir du mal au retour !

Chacun sa langue

La TV mauricienne : 3 chaines, une en Français, une en Hindi, la dernière en Anglais, avec des mélanges de créole par ci par là. Le soir, c’est TV5 Afrique et un feuilleton télé français bien naze sur la premier chaine, un film indien bien débile (mais jouissif !) sur le seconde et la BBC puis un film comique pas drôle en anglais sur la troisième. Les soirs de déprime, ils diffusent du foot, le championnat anglais ou la Bundesliga.

Avec vue


Depuis maintenant une semaine, nous prenons nos petits déjeuners et nos diners sur nos balcons, avec vue sur la mer.
Et quelque soit l’endroit sur l’île, la mer est claire (très), bleue (très)… et chaude !



mercredi 16 avril 2008

Poissons pas farouches


Petite sortie organisée aujourd’hui : levés aux aurores pour aller observer des dauphins, avant un peu de snorkelling, puis un pique-nique sur la plage sur l’île aux bénitiers, celle qu’on voit de notre terrasse.

Les dauphins sont nombreux et peu farouches, toutefois, le bateau ne s’approche guère, respectant scrupuleusement les 50 mètres réglementaires à maintenir entre l’embarcation et les animaux - rapport au bateau de surveillance qui navigue juste un peu plus loin ? sans doute !

Arrêt dans le lagon pour un peu de nage palme-masque-tuba : eau d’une clarté incroyable et nombreux poissons très peu farouches. Une des plus belles nages que l’on ait faites sans aucune hésitation.

Enfin, pique-nique sur l’île aux Bénitiers : poisson grillé… et surprise du jour, de la langouste grillée. Un vrai délice !

Poésie

Ce que j’aime particulièrement ici, c’est le charme des noms des lieux ; en français la plupart du temps, ils sont descriptifs au départ, mais vraiment bucoliques : « bois chéri », « trou aux biches », « gros caillou », « rivière noire » (encadré de « petite rivière noire » et « grande rivière noire »), « beau bassin », « rivière des anguilles »

mardi 15 avril 2008

Vers les cimes

On a déménagé de Blue Bay vers La Gaulette, village tout proche du Parc National des Gorges de Rivière Noire, afin d’en profiter au mieux. Belle marche dans le parc national aujourd’hui : on monte sur le plus haut sommet de l’île (en longeant la crête, l’effort reste raisonnable) et on profite d’une vue splendide

lundi 14 avril 2008

Tea time


Visite de la plantation de thé de Bois Chéri : intéressant tour d’usine, mais machines à l’arrêt : on n’est pas en haute saison, et surtout le processus se met en route 24h après récolte, or, on est lundi et le thé n’est pas récolté le dimanche… Qu’importe, on apprend tout de même beaucoup de chose – grande consommatrice de thé, je sais enfin comment ça se passe entre le plan et ma tasse !

La visite est suivie d’une dégustation dans un cadre très agréable surplombant le sud de l’île – le thé est moyen, mais la vue très jolie !

vendredi 11 avril 2008

Sur le dos du lion

Non, nous ne sommes plus sur le continent africain (mais toujours en Afrique Australe cela dit), le lion n’est pas un véritable fauve, mais une montagne du coin, en curieuse forme de sphinx. Une très belle randonnée monte par la queue du lion, puis se prolonge sur son dos jusqu’à sa tête – il faut prévoir quelques bonnes heures pour la parcourir en entier ; pas particulièrement matinaux, nous décidons de n’en faire qu’une partie.

Rien n’est indiqué, les chemins ne sont pas balisés, nous tardons donc à trouver le départ de la balade. Ensuite, ça grimpe sec, très très sec : la marche se transforme de plus en plus souvent en varappe, et mon vertige finit par avoir raison de ma motivation pour la belle vue du dessus : je m’arrête en route et laisse Joe finir la montée tout seul. Il profitera de la vue, fera des photos avant de me rejoindre pour le retour vers le niveau de la mer !


Acclimatation

L’ile Maurice est une bonne destination pour s’acclimater au retour en France. Ici, on parle le français, on peut souvent payer en Euros. Coté circulation, le nombre impressionnant de chauffards imbéciles (Bus, taxis et 4x4 en tête) n’est pas sans rappeler la conduite à Strasbourg. Les panneaux de limitation de vitesse et les lignes continues sont là uniquement pour la décoration, par contre les panneaux permettant de se diriger sont beaucoup plus rares. La conduite à gauche n’arrange pas la situation, surtout en l’absence d’accotement, la moindre dérive mène à un profond fossé. Les trottoirs sont quasi inexistants, il faut donc éviter les piétons, cyclistes et voitures garées en double file tout en ne se faisant pas arracher le rétroviseur par le bus furieux qui arrive en face.

Coté architecture, c’est du bien moche en béton à l’air pas fini. Les agglomérations sont laides, heureusement il reste de belles plages et de jolies montagnes entourées de champs de canne à sucre.

Coté population, c’est le coté indien qui est le plus visible, ça rappelle le Rajasthan mais sans le charme des palais et des ruelles commerçantes. L’accueil est sympathique, pas de stress, la relation avec le touriste est saine.

mercredi 9 avril 2008

Arrivée à Maurice

Nous quittons l’aéroport de Johannesburg (co-lauréat, avec Sao Paulo, du titre d’aéroport le plus sinistre de voyage) pour rejoindre l’Ile Maurice. Le captain, très en verve, nous commente les paysages survolés, la cote du Mozambique, l’Ile de Madagascar, l’ile de la Réunion (il a dû beaucoup aimer car en entendant ses commentaires on a envie de détourner l’avion pour vérifier si c’est aussi beau que ce qu’il dit), puis enfin l’Ile Maurice.

Nous avons trouvé in extremis un Lonely Planet sur l’ile Maurice dans une boutique de l’aéroport, une heure avant le décollage, ce qui nous a laissé le vol pour préparer, un peu, notre arrivée.

Débarquement dans un aéroport de luxe, c’est beau, c’est propre, c’est duty free. Ici, on accueille le touriste haut de gamme avec programme « tout compris ». La première chose que l’on nous demande est : « dans quel hôtel allez vous loger », on n’en sait rien, pour le formulaire de douane ce sera un nom pris au pif dans le guide.

L’entrée comprend aussi un contrôle de santé où est demandée la liste des pays asiatiques, sud américains et africains visités au cours des six derniers mois… l’espace réservé est trop petit pour nous.

Nous faisons le tour des loueurs de voitures de l’aéroport, comme souvent, c’est un loueur local qui propose les prix et conditions les plus intéressants. Comme nous insistons pour obtenir le tarif le plus bas, il nous propose une voiture qui vient d’être restituée par le précédent client, elle n’a pas été lavée mais peu importe, en plus c’est un surclassement.

Nous partons à la recherche d’un logement, le premier visité sera le bon, un studio avec cuisine et balcon donnant directement sur la plage et le lagon. Que du bonheur !

Revue de presse

La lecture des faits divers dans les journaux sud africains est toujours aussi édifiante.

En dehors des classiques et nombreux meurtres crapuleux et de viols, les malfaiteurs innovent en faisant exploser les distributeurs de billets pour faire plus facilement des retraits.

Il semble que rien ne soit plus naturel qu’un acte de barbarie comme pour cette femme brulée vive sur une plage parce que ses « amis » avaient perdu leur téléphone portable et l’accusaient de l’avoir volé.

Dans un article, un officier de police se félicite du bilan d’un grand concert donné à Johannesburg la veille au soir: « Aucun viol déclaré et il y a eu seulement un meurtre »

mardi 8 avril 2008

Contrariés

Départ de Victoria Falls en fin de matinée pour arriver en début d’après midi à Johannesburg pour une nuit de transit. Patrick, le boss de la guesthouse que nous avions réservé par internet vient nous chercher pour le transfert. Nous apprenons alors que :
1.
Le transfert est payant contrairement à ce que clame la première page de son site internet (50% du prix de la nuit en plus)
2.
L’hôtel est beaucoup plus loin de l’aéroport que ce que nous pensions (30 à 40 minutes de route)
3.
Qu’il n’y a pas d’accès internet sans fil et que la connexion n'est pas gratuite (nous voulions passer cette après midi et soirée à mettre à jour notre blog – et appeler mes petites sœurs pour leur anniversaire)
4.
Que l’électricité sera coupée dans le quartier pour une bonne partie de la soirée

Contre mauvaise fortune bon cœur, nous allons nous consoler dans un restaurant proche de la guesthouse avec une grande pizza accompagnée d’une bonne bouteille de vin. L’électricité étant coupée de 18 à 21h30, nous dînons très romantiquement aux chandelles. Le serveur, visiblement débutant, nous amène la bouteille de vin, massacre l’opercule et débouchonne maladroitement. Il sert deux fonds de verre pour nous laisser gouter, le vin est amer et vinaigré… grand moment de détresse pour le serveur qui visiblement n’a jamais envisagé l’éventualité que faire gouter le vin avait un lien avec un quelconque risque de remplacement de la bouteille. Il va chercher le boss qui nous affirme, après l’avoir gouté, que le vin est tout à fait normal mais accepte de changer de bouteille pour une autre marque.

Nous discutons avec lui des coupures d’électricité, il nous explique que faute de maintenance, deux centrales électriques sur quatre sont à l’arrêt, la capacité de production se trouve en conséquence trop faible par rapport à la demande. Ces « allégements de consommation » sont tournants sur tout le pays et le principe risque de durer plusieurs années, le temps de remettre en état l’outil de production... Les coupures se font par tranches de 3-4 heures tournantes, 4 jours sur 5, de façon à répartir équitablement la nuisance. Durant ces périodes, il n’y a pas non plus d’éclairage public ni de feux tricolores, bien vu pour les périodes de rush le matin et le soir !

Et comme l’Afrique du Sud est le pays le plus développé du coin, impossible d’importer de l’électricité.

Nous sommes en automne, que se passera-t-il cet hiver quand les besoins en chauffage augmenteront (les températures flirtent avec le 0°C à Johannesburg en hiver et ils ont eu de la neige l’hiver dernier pour la première fois depuis 26 ans).

On dirait que le pays commence à tomber en morceaux, confirmant ce que nous disait un sud africain lors du diner la veille au soir à Victoria Falls. Il était au Zimbabwe pour négocier l’importation de charbon en Afrique du Sud (pour les centrales électriques ?).

Nous buvons la seconde bouteille, le vin a encore un léger gout madérisé, nous nous demandons si ce ne serait pas nous qui avons un problème…

Retour dans la nuit à la lumière des voitures et des étoiles, nous cherchons quelques temps avant de retrouver l’entrée de la guesthouse. Ce transit ne sera pas inoubliable.

lundi 7 avril 2008

Ayez confiance

La situation au Zimbabwe reste au point mort, les résultats du premier tour des présidentielles ne sont toujours pas publiés mais le gouvernement annonce déjà un second tour. Une cour de justice doit décider si elle a le pouvoir de forcer la proclamation des résultats.

Le peuple est calme, résigné ? L’opposition se défend à coup de procédures et de déclarations. La situation s’enlise.

Espérons qu’ils trouveront une solution pacifique.

Nous quittons le Zimbabwe avec la satisfaction d’avoir contribué un peu à l’apport de devises dans le pays, même si c’est peu, ça ne peut pas faire de mal.

Balade à cheval

On a failli vous le faire à la Hillary « balade en évitant les balles perdues dans le Golf … sans « e » » - le golf de Vic Falls est paraît-il l’un des plus beau du monde, et mérite d’y faire un tour même pour les non-joueurs que nous sommes. Mais finalement, on a choisi de faire cette dernière balade à cheval dans le parc national, histoire de voir encore quelques animaux si l’on peut.

Excellente promenade de près de deux heures – à un rythme très tranquille, on est débutant à cheval. Le cheval offre l’avantage de profiter de quelques sens de plus qu’en 4x4 : le chant des petits oiseaux n’est pas couvert par le bruit du moteur, ni les odeurs d’herbes et plantes diverses par le diesel. De plus, on peut approcher les animaux de très très près – mais comme support, ce n’est guère stable et on ne compte plus les photos au rebus ! On arrive quand même à en sauver quelques-unes.



dimanche 6 avril 2008

Un dimanche au Zimbabwe

Nos hôtes sont Lorrie, la patronne et Georges le barman. George originaire du Cap est arrivé à Vic Falls en 1954 à l’époque où le pays s’appelait encore Rhodésie (le pays de M. Cecil Rhode, millionnaire mégalo comme on en fait plus !), il a maintenant 77 ans et une forme d’enfer. C’est lui qui, pour notre plus grand bonheur, assure la fourniture du lodge en boissons pour la plupart alcoolisées.

Le lodge n’est ouvert que depuis 7 ans, il était avant une propriété de la famille de Lorrie.

Les temps sont durs, la situation politique et économique fait injustement fuir le touriste en Zambie. Alors Lorrie tente de créer l’événement et de faire rentrer de l’argent. Elle organise pour les blancs du coin un brunch dominical. Tables et chaise au milieu du jardin ombragé, à coté de la piscine et menu de snacks très british, musique de classiques rocks anglo saxons.

L’événement est un succès, les convives rient, oublient leur soucis et boivent, la patronne aussi. Le bar se vide, Lorrie titube, Georges est satisfait.

Ainsi va la vie à Victoria Falls, les blancs, emprisonnés dans leur pays, économiquement pris en otage, n’ont pas grand-chose de plus à faire qu’attendre une hypothétique embellie en trinquant, au frais, dans le jardin de Lorrie.

Auto-Nécrologie

Ma première rencontre avec Joël était en octobre 2005, à la FNAC. Il cherchait un compagnon pour visiter l’Afrique australe, j’avais tout pour lui plaire, petit, économe, rapide, puissant, ça a été le coup de foudre.

Il m’a alors fait visiter de nombreux pays, l’Afrique du sud, la Namibie, Le Laos, Le Cambodge, le Japon, la Russie, la Lettonie, la Chine, la Patagonie puis enfin ce tour du monde. J’étais toujours dans sa poche droite, à disposition, content d’être utile à tout moment malgré les conditions difficiles. Au fil du temps je me suis peu à peu encrassé, des fibres et des poussières ont trouvé le chemin de mes entrailles au point que ma vision en était altérée. « Peu importe, tant que les souvenirs sont bons »…

Est alors arrivé cet accident stupide, aux chutes Victorias, une chute libre de un mètre sur le chemin bétonné. Je me suis vu de l’extérieur, la face contre le sol, le boitier ouvert, les accus dans la flaque d’eau… puis je suis revenu à la vie, un petit accroc, rien de plus.

Ce n’est que deux jours plus tard que je me suis rendu à l’évidence, j’avais perdu un partie de mon acquitté visuelle, le coin en haut à droite de mon champ de vision restait désespérément flou. A cela s’ajoutait les nombreuses nouvelles taches et poussières déplacées par la chute. Je me sentais de plus en plus faible.

Ma dernière photo date du 7 avril 2008, c’était ma 20890ieme photo, au Zimbabwe. C’est curieux de terminer sa carrière là où on la commencée deux ans et demi plus tôt, en Afrique australe.

Je suis complément aveugle maintenant, autant dire mort pour un appareil photo, j’ai pourtant encore tant de beaux souvenirs en mémoire. Je vais finir ma vie aux cotés de mes ancêtres, dans un tiroir avant d’être, un jour, quand plus personne ne se rappellera de moi, mis à la benne avec d’autres antiquités.

samedi 5 avril 2008

Bienvenue au Botswana

Nous prenons un tour d’une journée pour visiter le parc de Chobe au Botswana voisin. La frontière se situe 50km à l’ouest de Victoria falls. Passage de frontière tout simple et entrée dans un autre monde, un monde sans pénuries et en bonne santé économique (mais pas physique, le SIDA fait ici des ravages).

Notre base sera un lodge de luxe à Kasane, sur une rive de la rivière Chobé. Ce cours d’eau marque la frontière au nord avec la bande de Caprivi, longue (450 km) langue de terre Namibienne prise en sandwich entre le Botswana, l’Angola et la Zambie.

Nous sommes trois touristes dans le bus, l’arrivée d’un plein car de japonais laisse augurer un safari saturé en bruits de déclencheurs d’appareils photos et en exclamations typiquement nipponnes (oooooohh !) à la vue de chaque animal sauvage.

Mais non, le groupe part pour un safari terrestre alors que nous embarquons à trois plus le guide sur un petit bateau pour une version aquatique. Le bateau est très maniable et le guide connait parfaitement son boulot. L’avantage de la version sur l’eau est que la rivière est le point de passage obligé des animaux pour boire, et comme le parc est riche en gibier, les berges sont bondées. Autre avantage, le bateau permet de s’approcher beaucoup plus près des animaux qui s’abreuvent ou qui prennent leur bain de boue (pour les pachydermes).



Trois heures de navigation à observer les animaux et quelques montées d’adrénaline, un hippopotame qui fait mine de charger car nous sommes trop près, un éléphant dans une posture offensive. Heureusement, notre guide maîtrise sont sujet… jusqu’au moment où il nous affirme que les rhinocéros sont braconnés pour l’ivoire de leurs cornes !

Repas au lodge, au milieu des japonais revenus de leur tournée puis re-safari mais terrestre cette fois ci. Après la balade en bateau, la version en camion est nettement moins excitante d’autant plus que nous sommes en début d’après midi, l’heure de la sieste pour les mammifères. Le guide, un peu distrait, est moins intéressant, pire, il manque de percuter un éléphant en faisant une marche arrière. La perspective de se faire aplatir par un pachyderme contrarié ne nous enchante pas vraiment. Deux girafes viendront nous faire oublier ces petites contrariétés : on ne peut que rester fasciné par tant d’élégance.


Retour au Zimbabwe dans un bus convoyant quelques autres passagers porteurs de denrées alimentaires, les locaux vont faire leurs courses de l’autre coté de la frontière.

Ce sera peut être la journée la plus chère du voyage mais le jeu en valait la chandelle.


vendredi 4 avril 2008

Parti à la chasse…

Comme chaque matin, la patronne nous demande si nous prenons le diner au lodge, comme d’habitude nous lui répondons par l’affirmative. Elle nous demande alors si nous mangeons de tout, ben oui mais « tout », c’est assez vaste comme champs des possibles.

« Le cuisinier va partir à la chasse » nous dit elle, je pense que nous allons déguster du gibier mais la réalité est toute autre, il part à la chasse à la nourriture dans la ville ! Le principe étant de faire des stocks quand l’occasion se présente. Et encore, Vic falls est privilégiée, il y a quelques touristes et les frontières de la Zambie et du Botswana sont toutes proches.

Nous allons visiter l’aquarium d’eau douce de la ville, y sont présentés les espèces vivant dans le fleuve Zambèze. L’aquarium n’est pas très grand mais agréable à visiter. Il y a visiblement bien longtemps que les clients ne sont pas entrés ici : le gars à l’entrée a presque sursauté quand nous lui avons demandé des billets !

Passage au « Spar » de nouveau, il y a aujourd’hui du pain, pour la viande, il ne reste plus q ‘une tête de vache dans un réfrigérateur. Toujours pas de laitages (normal s’ils ont tué la vache !), par contre des cacahuètes en paquets de 500g produites au Zimbabwe. Les employés s’ils n’ont rien à mettre en rayons doivent passer beaucoup de temps à changer régulièrement les étiquetages de prix.

Dans une vitrine de boutique deux modèles de chaussures sont vendus, un à 750 millions (env. 19US$), l’autre à 124 milliards soit 3100 US$ au noir ! Anticipent-ils l’inflation à venir ?

jeudi 3 avril 2008

Pas de nouvelles, mauvaises nouvelles !

Le vote a eu lieu samedi 29 et aujourd’hui, 5 jours plus tard, les résultats définitifs ne sont toujours pas publiés.

Le gouvernement a même indiqué ce soir que l’annonce des résultats était reportée à une date non définie.

Des zimbabwéens blancs se regroupent (comme des expatriés dans leur propre pays) dans le bar du lodge, boivent des bières et du coca en regardant les nouvelles peu réjouissantes à la télé. D’après le Lonely, il restait, en 2006, 18000 blancs pour 13 millions de zimbabwéens, une minorité ethnique sans pouvoirs.

Un second tour pour l’élection présidentielle sera probablement nécessaire (toujours pas de résultats officiels), qui se soldera certainement, d’après ce que nous entendons, par une victoire de Mugabe (les électeurs de l’opposition seront « encouragés » à ne pas voter ou à voter différemment).

Nos voisins journalistes illégaux sont repartis en Europe, ils ne couvriront finalement pas ces élections jusqu’à leur terme.

A part nous, le lodge compte deux autres clients, des habitués, ici pour le business.

Inflation galopante et pénuries rampantes

En chemin vers le site des chutes Victoria nous repassons par le « Spar » pour tenter d’acheter de quoi se faire un pique nique. Le magasin est grand mais les rayonnages sont aussi vides que dans les petites épiceries. Pas de longue queue aujourd’hui devant le magasin mais pas de pain à vendre à l’intérieur, ni de crackers et encore moins de produits frais.

Nous retournons dans la boutique où nous avions acheté des crackers deux jours plus tôt et là, surprise, leur prix est passé de 45 à 110 millions, une inflation de 144% en deux jours et autant de perte de pouvoir d’achat… Nous nous rabattons sur quelques bananes, ce sera notre repas de midi.

Bienvenue en Zambie

Depuis la sortie des chutes nous longeons la route qui mène à la Zambie. La frontière est marquée par le pont qui surplombe la gorge du Zambèze juste en aval des chutes. Nous passons le poste frontière Zimbabwéen et rejoignons le pont. Ambiance un peu glauque avec les camions en attente, les bas cotés boueux (les chutes font pleuvoir sur la route), les gens et leurs marchandises, les militaires en armes et les vendeurs de souvenirs rares mais très collants. Nous sommes les seuls blancs à marcher le long de la route.

La moitié du pont est au Zimbabwe, l’autre à la Zambie avec entre les deux un no man’s land de 2 mètres tracé au sol. Nous marchons sur le coté Zambien pour avoir une vue des chutes entre les falaises de la gorge et de l’autre côté, une vue sur le fleuve reprenant tranquillement son cours (enfin, tranquillement par rapport aux chutes – mais je n’aimerais pas avoir à naviguer ou nager dans ces eaux agitées).


Ce sera notre seule incursion en Zambie, il était possible auparavant de passer une journée coté Zambien en payant un visa à prix réduit (10US$) mais les règles ont changé et il faut maintenant s’acquitter d’un visa normal (50US$), pas donné pour voir le petit bout des chutes !

Retour par le poste frontière zimbabwéen, les gens ramènent des marchandises de Zambie, en particulier du pain.

Chutes Victoria


Nous sommes quand même venus au Zimbabwe juste pour voir ces chutes !

Le débit du fleuve est élevé ce qui a l’avantage de constituer d’impressionnantes chutes mais l’inconvénient de générer une grande quantité de bruine (de spritz diraient certain(e)s). On observe cette masse d’eau ascendante venant du fond de la gorge, 95 mètres plus bas, qui retombe de temps en temps sur les touristes en averses brèves et intenses.

Environ deux tiers du parc se retrouve sous les averses et dans la bruine rendant la vue difficile, heureusement, le tiers restant permet de se faire une idée de la beauté des chutes.

Fred, prévoyante, a pris la cape de pluie achetée au Vietnam, moi, je serai complètement trempé. Heureusement, la pause pique nique au soleil permettra de sécher un peu.

mardi 1 avril 2008

Coq au vin pour tout le monde

Nous rejoignons les autres clients pour le diner, l’ambiance est particulière, la TV calée sur le BBC diffuse des informations concernant les élections au Zimbabwe, la patronne, le barman et les clients suivent attentivement. Une des clientes est belge francophone, elle élude la question quand nous lui demandons si elle est là pour tourisme. Elle est bientôt rejointe par un collègue belge lui aussi, il s’avère qu’ils sont les deux journalistes indépendants, présents dans le pays sans accréditations (à 1700 USD l’accréditation, ça peut se comprendre) donc discrets sur leurs activités.

Nous discutons de leurs jobs, pas facile de couvrir les événements, surtout lorsqu’il ne se passe rien comme en ce moment mais que les commanditaires veulent des articles.

Les grandes chaines d’information BBC et CNN, interdites dans le pays, couvrent aussi le sujet depuis l’Afrique du Sud. Comme le gouvernement ne s’exprime pas, les médias meublent en brodant sur les déclarations de l’opposition. De l’art de ne rien savoir tout en en parlant longuement, c’est un métier.

A part ça, le coq au vin zimbabwéen de la patronne est très mangeable et la bière ne fait pas partie des denrées difficiles à trouver.

Un peu de shopping ?

C’est certainement l’aspect le plus déprimant du pays, des magasins quasi vides. Nous partons faire un tour dans le centre de la petite ville, passons devant un magasin de chaussures « Bata » dont la vitrine est vide, sur les nombreuses étagères dans la boutique sont éparpillées au total une douzaine de paires de chaussures.

Le grand supermarché de la ville est un « Spar» devant lequel une longue file de clients s’est formée, nous décidons de ne pas tenter d’entrer. Curieusement, les autres épiceries plus petites ne sont pas prises d’assaut mais il n’y a pas grand-chose à vendre, quelques boites de sauce tomate et de haricots, des sachets de pâtes ça et là, des sodas en bouteilles de verre recyclable, de l’eau, du thé. Pas de produits frais, pas de laitages, quelques légumes dans un triste état, pas de riz ni de pain. Les prix s’entendent en millions de dollars zimbabwéens, ils varient fortement pour le même article d’une boutique à l’autre.

La patronne nous dira plus tard que les gens faisaient la file au supermarché seulement pour acheter un article qui venait d’être livré, peut-être du pain, nous aurions pu entrer en doublant la file.

Les accès internet sont eux très abordables, l’équivalent de 2 USD de l’heure.

Les gens dans la rue nous proposent ouvertement de changer de l’argent, trop tard, c’est déjà fait avec un taux qui nous semble très correct.

Nous allons faire comme les autres clients, prendre le petit déj’ et le dîner au lodge et grignoter pour le déjeuner.

Super Monopoly

Coté argent, c’est le seul pays où il faut oublier la carte bleue. Ici, seules les monnaies fortes, US$ en tête, comptent. Nous faisons donc des réserves avant de partir du Brésil, pas le choix, nous retirons des Reais pour les changer en US$ (double taux de change mais l’€ est si fort…), les quelques € qu’il nous reste devraient permettre de faire le joint.

La monnaie locale est le dollar zimbabwéen dont le taux de change varie vertigineusement à la hausse. Il y a un taux officiel ridiculement bas à 30000 Zim$ pour 1US$ et un taux au noir beaucoup plus intéressant mais risqué car hors la loi. Les changeurs au noir risquent 3 ans de prison, les clients aux risquent la confiscation de l’argent avant l’expulsion, un moindre mal. Les blogs datant de janvier parlent d’un taux au noir de 2,3 millions pour 1 US$, il sera pour nous, en ce début avril, de 40 millions pour 1 US$ (ou 56 717 423 Zim$ pour 1€). Nous commençons par changer 20US$ et devenons millionnaires avec nos 800 millions de dollars Zimbabwéens.

L’inflation est telle que de nouveaux billets zimbabwéens doivent être régulièrement réimprimés avec des zéros en plus (ou en moins quand ça ne devient plus gérable). Sur ces billets figure une date de validité, ceux de 10 millions datent de janvier 2008 et sont valides jusqu’en juin de la même année. La coupure la plus curieuse a une valeur de 750 000 $, nous n’avons plus qu’à apprendre notre table des 75 !


Au taux d’aujourd’hui, la plus grosse coupure de 10 millions vaut 0,25 US$, la plus petite de 200000 vaut 0,005 US$.

Quatre jours plus tard, la banque du Zimbabwe annoncera la sortie de nouvelles coupures de 25 et 50 millions.

Bienvenue au Zimbabwe

C’était en Russie il y a 9 mois, au début du voyage, à Souzdal, nous discutons avec un étranger, un blanc originaire du Zimbabwe. Comme nous lui disons que nous visiterons son pays dans quelques mois il se rembrunit, nous explique dans une mélange de colère et de tristesse qu’il ne veut plus entendre parler de cet endroit où ses parents fermiers ont été assassinés, c’est pourquoi il émigre en Russie…

Nous avons eu bien des hésitations avant de finalement confirmer notre venue au Zimbabwe.

Nous avions acheté les billets avec des miles « Star Alliance (Lufthansa) », le système fonctionnant par zones géographique, comme nous partions de Sao Paulo pour arriver dans la zone d’Afrique australe, autant pousser jusqu’à Victoria Falls via Johannesburg. Le nombre de places à réserver avec des miles étant très limité, nous avions acheté 10 mois plus tôt de façon à être sûrs d’obtenir des disponibilités. De toutes façons, South African Airways via Lufthansa ne sachant pas éditer de billets électroniques, nous étions obligés de recevoir des billets papier à Strasbourg avant de partir…

A l’époque, nous étions loin de nous douter que nous arriverions dans le pays à un moment charnière. En effet, la date des élections générales a été fixée par le gouvernement quelques mois plus tard. Comme par hasard, le jour de vote est le 29 mars alors que nous débarquons dans le pays le 01 avril.

Le pays est déserté par les touristes depuis des années en raison d’une grave crise économique et de mauvaises relations avec les anciens colonisateurs (le Royaume Uni), pas plus de violences qu’ailleurs mais des pénuries, de la pauvreté et une inflation galopante (+100000% par ans, mais pour nous ca ne signifie pas grand-chose). L’espérance de vie, SIDA aidant, est tombée de 60 à 34 ans pour les femmes et 37 pour les hommes mais les pays voisins sont dans la même situation – chiffres qui nous impressionnent d’autant plus que ce sont pile ou presque nos âges.

Nous commençons alors à chercher des informations sur le pays, pas facile de se faire une idée. D’un coté, les ministères des affaires étrangères français, britanniques et néo-zélandais jouent la sécurité « si vous le pouvez, n’y allez pas », de l’autre, les forums et blogs rédigés par des touristes sont moins catégoriques mais avec des niveaux de détail et de pertinence d’amateurs. Les médias zimbabwéens sont contrôlés par le pouvoir, les autres sont alignés derrière les britanniques et racontent tous la même chose depuis des années.

Le temps passe et les élections approchent avec leurs cortèges de mauvaises nouvelles : craintes de bourrage des urnes, intimidation des la part des militaires, Mugabe (28 années de pouvoir et pas décidé à se faire éjecter) qui souffle le chaud et le froid, crainte que la situation dégénère comme au Kenya, interdiction faite à certains pays de couvrir les élections sur place… d’ailleurs, avec nos airs de premiers de la classe en vadrouille, notre PC portable et nos appareils photos, ne vont-ils pas nous questionner à la douane ?

Comme toujours, dans l’ignorance, on se prend à imaginer le pire. Heureusement un échange de mails avec la patronne du lodge où nous prévoyons de loger nous rassure un peu, enfin quelques informations positives et de première main !

Les élections arrivent, le vote se fait dans le calme, un bon point. Là où les choses se gâtent, c’est que l’opposition semble avoir obtenu beaucoup de votes, peut être suffisamment pour renverser l’actuel président ce qui pourrait se traduire par quelque remous. La situation est telle que la commission électorale retarde la proclamation des résultats, faisant craindre une manipulation. C’est ce genre de temporisation qui a mis le feu aux poudres au Kenya.

Nous lisons ces derniers développements durant notre transit à l’aéroport de Sao Paulo (l’aéroport le plus déprimant du voyage), juste avant d’enregistrer notre vol transatlantique. Nous déciderons finalement d’y aller sachant que 1. Victoria Falls est une zone faiblement peuplée avec des risques d’émeutes moindres, 2. La ville est très proche de la Zambie et du Botswana où nous pouvons rapidement aller en cas de problèmes, 3. La ville est une zone touristique privilégiée qui fait entrer des devises dans le pays et doit en conséquence être bien sous contrôle.

Surprise à Johannesburg, nous terminons le voyage en première classe, l’avion est loin d’être plein mais avec une quarantaine de passagers on se dit que la ville n’est pas complètement désertée. Juste avant l’atterrissage nous apercevons la brume des chutes au loin.

Nous ne regretterons pas notre choix en arrivant dans la ville, pas de problèmes avec la douane, transfert impeccable (et trop climatisé), lodge accueillant, sécurisant et animé, ville pas si fantôme que ne le laissent croire les forums.

dimanche 30 mars 2008

Un dimanche à Brasilia

C’est opération ville morte tout les dimanches à Brasilia, même qu’ils commencent le samedi pour s’échauffer.

Presque tout est fermé, la circulation diminue, les rues sont désertes et les bus deviennent rares. Pas terrible pour nous que ne pouvons nous déplacer qu’en bus.

Seule exception, les coiffeurs eux restent ouverts, il y en a quatre sur les 100m d’avenue proches de notre pousada. Comme je ne suis pas allé me faire couper les cheveux depuis Taïwan soit il y a 4 mois et demi, je décide d’aller me faire coiffer à la brésilienne. Je choisis le seul salon qui soit vide de client et demande le prix d’une coupe : 10 Reais (eh oui, un Real, des Reais, c’est écrit sur les billets de banque) soit 3,8€. Le coiffeur me pose une question en portugais, il réalise rapidement que je ne comprends rien, je lui montre le pouce et l’index rapprochés pour lui signifier que je veux des cheveux courts.

Force est de constater après quelques minutes qu’il me fait juste les pointes, je lui montre de nouveau avec mes doigts que je veux du court de chez court. Il acquiesce et reprend sa coupe, enlevant encore moins de longueur qu’avant !!! grand moment de solitude.

C’est alors que sa collègue réalise ce que je veux « dire », « mais curto », plus court pour ce qu’il reste des cheveux, pas pour ce qu’il faut enlever. Ouf, le message est enfin passé.

La télé braille dans le salon et captive les employés désœuvrés, mon coiffeur jette aussi régulièrement un coup d’œil.

La coupe se termine et le coiffeur se met en quête de quelque chose qu’il n’arrive pas à trouver, il alerte ses collègues qui cherchent à leurs tours. Soudain émerge un rasoir d’un tiroir surchargé, étape numéro deux : trouver des lames neuves, et c’est reparti pour un recherche approfondie. Le rasoir servira à me raser la nuque puis les tempes.

La suite consiste normalement en une épilation des oreilles mais je décline gentiment.

Me voila quittant le salon satisfait de ma coupe et en conséquence de mon dimanche.

samedi 29 mars 2008

Explication du délire

Aujourd’hui, quelques explications supplémentaires sur la genèse de Brasilia lors de la visite du JK Memorial, ou mémorial à Juscelio Kubitschek, président du Brésil et commanditaire de la construction de la ville.

En fait, Brasilia ce n’est pas entièrement son délire à lui : il est écrit dans la constitution brésilienne depuis 1880 et quelques que la capitale doit être déplacée plus au centre du pays (les premières capitales étaient Salvador, puis Rio). Très vite, il a été « décidé » de faire une ville neuve, de pas prendre une ville existante pour cela. Des terrains ont été étudiés pour une construction potentielle, nombre de commissions d’étude ont étudié le sujet, mais rien n’a été suivi de faits concrets. Là-dessus vient Dom Bosco, un italien qui a rêvé du site idéal pour la construction de cette nouvelle capitale : un rêve auquel beaucoup croient, mais les indications sont sommaires (entre le 15ème et le 20ème parallèle). Re-commissions, re-études, re rien derrière. Mais qu’a fait Kubitschek finalement ? Croire au rêve et le rendre concret : le site de construction est finalement choisi, l’architecte de ce projet fou aussi, et les travaux lancés… et terminés moins de trois ans après ! Ca, c’est de la gestion de projet !

Du coup, Dom Bosco, il a droit à une église à son nom dans Brasilia : l’église en question est superbe… de l’intérieur en tout cas, tout en vitraux bleus et mauves (l’extérieur est ignoble).