La ballade de M. Ye

La grande muraille, la fortification paranoïaque pour se protéger des barbares du nord (on est tous le barbare d’un autre !).

Nous avons convaincu Ina et Andreas de se joindre à nous pour aller à Mutianyu, une section du mur située à 90km de Pékin.

Gestion des foules oblige, les stations de métro proches de la place Tienanmen sont fermées, nous marchons donc jusqu’à la prochaine station ouverte. Arrivés au terminal de bus nous discutons avec un chauffeur de minibus qui nous propose de nous conduire à la muraille, nous y attendre puis nous ramener. Ce sera plus confortable et moins aléatoire que les bus publics, après une courte négociation nous acceptons.

Nous voici donc partis dans le minibus de M. Ye. Le véhicule, dont l’habitacle ressemble à celui d’une Peugeot 104, de fabrication chinoise est neuf (1300km au compteur) mais M. Ye n’est pas fière des productions nationales, il préfère les berlines allemandes. Un minibus de ce type coute neuf 40000 Yuan soit 4000€. M. Ye a une conduite déconcertant, il ne dépasse jamais les 70km/h mais a un penchant marqué pour les dépassements par la droite (quand il n’y a plus de route, il passe sur l’accotement), le klaxon et le non respect effronté des feux rouges. Son téléphone sonne souvent, il devient alors difficile de répondre, rétrograder et klaxonner simultanément, M. y arrive, c’est fou ce que l’on peut faire avec deux mains et un coude !

Apres les embouteillages de Pékin, nous traversons sur des routes désertes de grandes et plates étendues cultivées de maïs. C’est le temps de la récolté, les épis dont on a retiré les feuilles sont mis à sécher sur les bords des routes. Passage dans une zone plus vallonnée couverte de vergers, nous croisons un peu partout des guinguettes avec des chinois occupés à pécher des poissons dans des étangs avant de les cuire pour les manger, ça ressemble à une version pour adulte de la pèche au canards en plastique dans nos kermesses.

Apres deux heures de route, nous voici au pied de la muraille.