Elle est pas molle ma couchette ?

Nous allons donc exprimer notre mécontentement à l’agence de Hanoi qui nous a arnaqués et la gentille dame nous explique toute candide que les couchettes dans les compartiments de 6 sont aussi molles car il y a un fin matelas sur le sommier… le terme mauvaise foi nous semble trop faible pour qualifier sa réponse.

On lui dit ce qu’on pense avant de partir à la recherche d’un billet de train pour Hué. On l’achètera directement à la gare, c’est un peu éloigné du centre mais on payera le bon prix pour la bonne classe.

Le train part à 23h, nous poirotons à la gare toute la soirée, le quartier est sinistre, même les locaux le considèrent comme dangereux. Mais l’attente se passe finalement bien entre vagues de passagers et clochards.

Nous voyageons en « coucher mou » (« soft sleeper »), nos deux voisins sont un couple, une neo zélandaise et un franco-british qui partent s’installer aux antipodes. Tout deux dépassent allégrement les 100kg et grignotent des chips de patates douces, ils ont les deux couchettes du haut. Madame ne peut physiquement pas y accéder (il n’y a pas d’échelle, seulement un marche pied) et de toute façon, nous doutons que la couchette ne supporte la charge. Comme dit monsieur « c’est fait pour des vietnamiens ». Nous échangeons une couchette du bas et tout s’arrange, Fred dormira dans la couchette au-dessus de moi et aucun de nous deux ne sera transformé en crêpe.

Bonne nuit et réveil au milieu des rizières. La récolte de novembre est terminée et les paysans préparent le terrain pour prochaine en avril. C’est l’occasion de voir les attelages avec des buffles labourer les champs.