lundi 3 décembre 2007

Sapa sympa

On se réconcilie un peu avec le pays – il nous faut quand même une bonne journée pour nous détendre et nous rendre compte que l’hôtel est très correct, la nourriture du restaurant bonne et peu chère et le staff souriant, arrangeant, et ne poussant pas à la consommation de leurs tours organisés ! Bon, OK, la téloche dans la chambre nécessite quelques ajustements (tirer un nouveau câble de nulle part et le faire passer par la fenêtre ; euh, comment on ferme la fenêtre du coup ? quelle question, en forçant tiens !) – mais la télé on s’en fout, on a juste râlé « par principe » après une pauvre tentative de zapping, car il nous restait encore quelques sous de méfiance (genre j’ai payé pour la télé, j’y ai droit !) mais vite envolé dans la bonne humeur de la mise en place du câble.

Oui, il y a aussi des gens honnêtes ici, avec lesquels on peut avoir des relations touristiques « normales ».

Première journée dans la petite ville : on glandouille au soleil, en admirant la vue de notre terrasse. Passage au marché où l’on croise touristes, et femmes de minorité ethniques (Hmong noir ou indigo, Dao rouges,…) venues faire leurs petites courses - ou plutôt pour beaucoup d’entre elles, vendre leurs produits.


Elles teignent des tissus et en ont les mains toute noires – elles font surtout de très belles broderies, mais franchement, je ne vois pas trop ce que je ferais d’un couvre-lit ou de housses de coussin dans les semaines qui viennent.

Deuxième jour tranquille. Petit déjeuner en terrasse : la vue est obscurcie par les nuages, on décide alors de ne pas louer de moto comme prévu pour aller voir le col le plus proche (dont tout l’intérêt est la vue qu’il offre sur la vallée) mais de se dégourdir les jambes dans la montagne alentour. On se dirige vers CatCat, petit village Hmong situé dans la vallée à la sortie de Sapa. Très touristique, mais très supportable. La balade mène à une jolie cascade tout au fond de la vallée – on prolonge le parcours en longeant la rivière, puis en remontant tout ce qu’on vient de descendre, au milieu de rizières en terrasses et de villages paisibles, où des bandes de tissus fraîchement teintées de noir ou d’indigo sèchent au soleil.



Dommage, on arrive un tout petit peu trop tard dans la saison : les rizières ont été moissonnées et sont pour la plupart en friche (pour la plus grande joie des cochons) ou mouillées mais boueuses (pour la plus grande joie des canards) : on ne profitera pas des vues pour lesquelles le coin est renommé (terrasses de rizières verdoyantes ou noyées d’eau et reflétant le ciel).



Belle grimpette au retour ; les motos attendent le touriste exténué pour lui proposer un retour motorisé mais nous on a besoin de décharger notre énergie.

Dernier jour en montagne, nous louons une moto pour aller voir un col et des chutes d’eau située à une dizaine de kilomètres. Les formalités sont proches de zéro pour louer l’engin, pas de papiers à signer, pas besoin de permis et encore moins d’assurance. Nous insistons pour obtenir des casques. La moto n’est pas automatiques mais après quelques essais et broutages tout rentre dans l’ordre, les passages de vitesse ne sont pas si compliqués que ça. La moto nous est remise avec le réservoir vide, la première étape est dont de passer par la station service, l’essence restant au retour fera office de pourboire.

La route qui sillonne la montagne en direction du col est plutôt une piste passablement défoncée, de toutes façon nous pilotons prudemment, ce serait dommage de terminer le tour du monde ici ! Il y a peu de circulation à l’exception de quelques autres touristes et de gros camions allant et venant des chantiers de construction de la route. Ce sont ces passages qui sont les plus délicats, il faut éviter les pelleteuses, les trous dans la route et les camions en manœuvre.



Nous arrivons finalement face à la cascade au détour d’un virage : 100m de haut, ça impressionne même si le débit d’eau n’est pas très fort. Par contre, le col à 2000m est bouché par les nuages, tant pis.




Pas de chance pour nos amis germano-suisses rencontrés lors du tour à la baie de Halong : Markus s’est tordu la cheville en descendant les escaliers de guingois autour de la cascade. Mais on les retrouvera à la gare le soir : il boîte mais semble pouvoir se déplacer avec bagages tout de même.

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