dimanche 23 décembre 2007

Temps distordu

Comme disent les guides, il faut faire preuve de patience et ne pas raisonner en termes d’horaires lorsque l’on se déplace en Indonésie.

Nous partons vers 10h00 de Ngadisri dans un bemo (bus local) bondé, on attache les sacs sur le toit et on sort les tabourets pour s’assoir dans le couloir. 1h de descente sur une route en lacets et nous arrivons à Probolinggo , ville étape pour aller à Bali. Là, nous déchargeons nos sacs et attendons dans une salle surchauffée le passage du bus Surabaya-Denpasar qui arrivera1h30 plus tard, ce qui nous donnera l’occasion d’apprendre les règles du tric-trac/backgammon en compagnie d’une charmant couple hollandais.

Le bus arrive vers 12h30 déjà bien rempli, nous casons nos sacs dans l’escalier de la porte de derrière (qui n’est alors plus utilisable) et remplissons les sièges vides. C’est la première fois que je vois un bus avec des rangées de 5 sièges (3+2). On repart pour s’arrêter 200m plus loin dans une station essence, un grand classique que de faire le plein de passagers avant le plein du réservoir et bricolage dans le moteur durant une quinzaine de minutes. Et c’est reparti pour environ 1km avant de stopper pour charger deux nouveaux passagers, un couple de hollandais. Comme il n’y a plus de places libres, l’un se pose sur le strapontin du contrôleur qui fera le trajet debout, l’autre s’assied par terre dans le couloir.

Nous quittons enfin Probolinggo pour rouler moins d’1 heure avant un arrêt dans un restaurant au bord de la route, c’est que le chauffeur et les passagers indonésiens ont faim.

Nous arriverons finalement vers 17h45 à l’embarcadère de ferry pour rejoindre sur l’autre rive la ville de Gilli Manuk, point d’entrée à Bali.

Arrivés à Gilli Manuk nous devons quitter le bus pour Denpasar et en prendre un en direction de Lovina sur la côte nord. La nuit est tombée ce qui signifie que la plupart des transports en commun sont aux dépôts, il reste juste quelques bus de nuit dans la gare routière déserte. Nous sommes guidés vers un bemo (minibus) à destination de Lovina dans lequel attend depuis 2h30 un couple d’anglais, en effet, les bemos ne partent que lorsqu’ils sont pleins. Ce bemo là n’a pas de galerie sur le toit ce qui n’empêche pas d’y stocker les bagages pour charger un maximum de passagers.

Et c’est reparti dans la nuit pour le petit village côtier de Lovina, nous n’avons aucune idée de la durée du trajet, ce qui est sûr, c’est que l’on commence à fatiguer. Heureusement, le couple anglais qui connait le coin fait stopper le bus au bon endroit, nous évitant ainsi d’être rabattus sur un hôtel indésirable. Petite orientation et nous partons à la recherche d’un hôtel choisi dans le guide. Un couple de hollandais (encore) croisés en chemin nous guide. Ce sera bungalow et piscine dans un hôtel désert pour une bouchée de pain (7,5€), l’offre hôtelière est bien plus élevée que la demande, même en cette période de fêtes de fin d’année où australiens, coréens et japonais affluent.

Il est 22h et nous n’avons pas mangé depuis le petit déjeuner, nous trouvons un resto désert au bout de la rue en face de la page, le patron et quelques amis boivent et jouent de la guitare autour d’une table, le resto est fermé mais ils acceptent de nous servir. Nous réalisons alors qu’il n’est pas 22h mais plutôt 23h, il y a une heure de décalage horaire entre Java et Bali.

Un orage venant de la mer s’abat sur le village, nous mangeons bien à l’abri. Une accalmie nous permet de retourner dans notre bungalow ou nous réalisons que le toit n’est pas étanche… surtout dans la salle de bain et un peu sur un lit inoccupé. Rien de dramatique, nous passerons la nuit comme ça et aviserons demain.

Le lendemain nous apprenons que tous les bungalows ont des fuites… nous nous rabattons sur une chambre avec terrasse pour le même prix.

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